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La Côte de Bœuf confrontée à la flambée des prix de l’énergie

Laurent Ceccarini - Propriétaire de la Trattoria Fuxia. ©DR

Laurent Ceccarini est en colère. Le propriétaire de La Côte de Bœuf — une institution marseillaise  mais aussi de la trattoria Fuxia, ne comprend pas l’augmentation des prix de l’électricité : « Qu’est-ce qui la justifie ? » 

Cette situation cauchemardesque occupe tout son esprit depuis le 13 septembre où il a reçu, pour Fuxia, un avenant à son contrat. Le fournisseur réclame dès janvier 2023 1,06€ le kw (heure pleine hiver) contre 0,16€ actuellement : « soit 700% d’augmentation, 252 000€ de facture annuelle, 10% de mon chiffre d’affaires. » 

Ce pragmatique a beau retourner le problème dans tous les sens, il ne voit aucune solution. Le concurrent TotalEnergies est à 2,22€ le kw. Et le fournisseur d’énergie verte, à 0,50€. « C’est déjà mieux, mais encore trop cher », souligne le restaurateur qui se demande pourquoi cette entreprise, qui produit pourtant son énergie renouvelable, augmente elle aussi ses prix.

Cette situation touche également les produits alimentaires, principalement la viande, mais aussi le lait, la crème, etc. Ou bien encore le bois, pour le four du restaurant. Si bien que, pour s’en sortir, ce spécialiste de viandes d’exception devrait vendre sa côte de bœuf à 80€. Pas question d’impacter le client, même si les plats vont « un peu augmenter .» Il envisage plutôt de rogner sur les lumières, comme « n’allumer que trois spots sur six », faire « la chasse au gaspi », réduire les horaires d’ouverture. 

Mais ces petites économies n’absorberont pas toute la facture. Alors, si les prix « ne deviennent pas plus raisonnables » pour les TPE-PME — promesse d’Emmanuel Macron —, ce patron de 40 salariés fermera cet hiver. Avec les conséquences que cette décision implique sur l’emploi. Il se dit prêt pour agir, collectivement.

Marie Le Marois