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Laurent Laïk, un chef d’entreprise intrépide
La Varappe fête ses 30 ans avec plus de 8 500 salariés en parcours d’insertion (80,70% de sorties positives), quatre domaines d’expertise et une implantation dans 12 régions. Son président depuis 24 ans, Laurent Laïk, est un homme à la fois ancré et visionnaire.
Juillet 2022.
Laurent Laïk se trouve à Mayotte, l’un des deux outre-mer dans lesquels le groupe est implanté. Ce dernier mois a été fou, avec plusieurs fois le tour de France pour rencontrer ses collaborateurs. Rien d’exceptionnel. Il représente bien le rythme effréné de son quotidien.
Il est 10 h (09h en métropole) et Laurent Laïk a déjà participé à une réunion avec la SIM (Société Immobilière de Mayotte). La Varappe a obtenu un marché sur le logement modulaire, avec son concept Homeblok, qui redonne vie à des containers. L’unité de transformation, opérationnelle en septembre, sera une usine mobile - « comme à Marseille », avec des containers achetés sur place et la main d’œuvre de sa filiale Eureka (agence d'emploi).
Cet homme engagé et fédérateur profite du déjeuner pour s'entretenir avec son DG, Patrick Levy. Ils préparent la réunion qui aura lieu le soir même avec leur partenaire local, l’organisme de formation Aloalo Mayotte. Il s’agira de réfléchir à leur collaboration « car l’activité commence à bien se structurer et se développer. » Pourquoi Mayotte ? L’idée, et c’est la même pour toutes les implantations, est de contribuer au développement du territoire et permettre aux personnes éloignées de l’emploi « de jouer son rôle dans la société, pas seulement de tenir une place ».
Pour répondre à cette ambition, il s’attache à créer de nouvelles filières en s’appuyant sur les compétences de l’île. Via sa filiale LVD Environnement (sensibilisation, propreté, collecte, déchetterie mobile), il lutte, par exemple, contre les déchets de bouteilles plastiques en instaurant une consigne. Un système qui offre, en contrepartie, des bons d’achat pour des produits.
« Trouver des solutions innovantes adaptées à chacun des territoires », telle est sa politique. Car les problématiques ne sont pas les mêmes. En Bretagne, par exemple, la ruralité entraîne des difficultés de mobilité. Il a alors mis en place dans sa filiale Eureka, un système de ‘’taxi brousse’’ pour conduire les gens au travail. Ce qui a eu pour effet de « multiplier par deux l’activité et le nombre de salariés ». Sortir de sa zone de confort, penser et agir différemment, c’est grâce à cet agilité d’esprit que le chef d’entreprise développe le groupe. Et réinvente de nouveaux modèles inspirants pour d’autres territoires. Des ressourceries économiquement rentables, de la décarbonation d’aires d’autoroute… qui engendrent de l’activité économie et donc des emplois.
Laurent Laïk est entièrement présent, là où il se trouve physiquement, et sait couper week-end et vacances. Tout en restant bien sûr disponible en cas d’urgence pour ses collaborateurs. Ce sont pendant ces moments de pause que jaillissent de nouvelles idées. Cet intuitif se laisse happer par l’inattendu, mais aussi les échanges spontanés. Les autres forces de ce nomade sont « sa stabilité affective », avec sa compagne et leurs enfants, mais également sa capacité à dormir n’importe où, dans un train, un avion. Ces temps de ressourcement lui permettent de mener cette vie trépidante.
Le soir, pas de programme particulier, si ce n’est de toujours profiter de l’instant présent. Et peu importe s’il est minuit et que le lendemain est chargé, cet homme accessible pour tous — les patrons du CAC40 comme les personnes en insertion — « prendra du bon temps », profitera du punch de l’île, savoura un merlin fumé dans une gargote locale et fera encore des rencontres impromptues.
Marie Le Marois