la ville de...
Luc Frison : Martigues
Le chef d’entreprise martégal, président de SMRI, Société de Mécanique et de Robinetterie Industrielle, voue une passion pour sa ville. Certains la décrivent parfois embrumée par les fumées de pétrole. Lui, la voit comme un havre épicurien. Découverte.
Martigues a de l’allure, coincée entre l'étang de Berre (la « mer de Berre » pour les anciens) et la Méditerranée. « C’est ma ville depuis toujours ou presque, celle de ma famille et de l'entreprise, SMRI, créée il y a presque sept décennies. Elle a de nombreux visages qui se révèlent au détour de ses quartiers et ses canaux (les Martigues), de son pont levant, ses plages, ses marchés, ses nombreuses infrastructures sportives, son théâtre, ses belles forêts et naturellement, sa poutargue. »
C’est aussi une ville industrielle, cernée par la plateforme pétrochimique de Lavéra, le port pétrolier, et plus à l’Est, la raffinerie de La Mède. Elle dispose aussi d’un très solide écosystème d’entreprises, grandes et petites, qui fournissent les services indispensables aux grands donneurs d’ordres. De nombreux riverains décrient ces proches torchères qui dissipent parfois dans l’air des fumées noires. « Il faut et il faudra toujours les réduire, évidemment, mais J’y vois pour ma part une chance pour la ville et toutes les familles qui en ont vécu et en vivent encore. Ces fumées de pétrole sentent aussi le travail », comme le poétisait Jean Renoir dans son film Tony en 1935.
Beaucoup ici ont fait leur cette réplique. Il n’est qu’à voir le succès de la Villa Khariessa, une perle posée au bord de l’étang, où se réunissent les entrepreneurs de la région à l’occasion de conférences, de séminaires ou simplement pour profiter de son magnifique jardin les pieds dans l’eau.
« J’ose dire que Martigues est un havre épicurien pour les 50 000 Martégaux qui en gardent jalousement les meilleures adresses. Je ne trahirai aucun secret en recommandant Le Garage de Fabien Morreale, cinquième de la saison 2013 de Top Chef, et sa cuisine gastronomique, moderne, aérienne et géométrique. Pas plus en recommandant l’adresse de L’Oisillon, place Tenque, dont le chef Eric Larroche propose une cuisine raffinée du monde toujours empreinte d’une touche méditerranéenne. Ou encore la terrasse ombragée de la Cour du Théâtre, l’Accademia Caffe avec sa table honnête, sincère et simple servie sur les canaux, et l’Authentique, parée de sa carte de produits frais de saison les pieds dans l’eau.
Si l’envie vous en prend, n’hésitez pas à digérer — ou vous ouvrir l’appétit — en flânant le long des canaux. La "Venise provençale", dont je n’aime pas l’appellation, recèle quantité de boutiques qui surprennent par la qualité de leurs vitrines : Alain Boutique pour s’habiller avec style, Les Accessoiristes pour offrir un cadeau raffiné, Berre Optique pour se parer de folles lunettes de soleil, Jouets des 3 visages pour gâter vos enfants et petits-enfants, sans oublier l’Arche des Fromages pour sa promesse hédoniste. »
Paul Molga