Histoires de...

Duo

Le groupe Proman cultive l’esprit de famille

 Roland Gomez, père et fils - Groupe Proman. @DR

Chez les Gomez, de père en fils, on se transmet un prénom, Roland, mais aussi une entreprise de travail temporaire et de recrutement florissante, gérée avec bon sens, rigueur et paternalisme.

"Pro", pour professionnel, et "Man", pour Manosque. PROMAN synthétise des valeurs importantes pour la famille Gomez, comme l’exigence et l’attachement au territoire. La première agence de travail temporaire a vu le jour en 1990. Roland père et son épouse, Evelyne, ne sont pas du sérail mais se lancent avec leurs convictions, leurs savoirs et leurs moyens. 

« Je travaillais dans la maintenance industrielle et recourais régulièrement à l’intérim. Je connaissais donc le métier et les hommes. » L’idée était la bonne puisque, trois décennies plus tard, PROMAN occupe la 4e place du marché européen de l’intérim, et la première du secteur comme entreprise 100% indépendante et familiale. En chiffres, cela donne 100 000 collaborateurs (95% sont intérimaires), 800 agences dans 16 pays et un chiffre d’affaires de l’ordre de 4 milliards d’euros. Et une belle prise récente avec le rachat du numéro trois du travail temporaire néerlandais, l’entreprise familiale Timing.

L’AMBITION ET L’ÉNERGIE D'UNE DIRECTION 100% FAMILIALE 

Roland Gomez fils, 49 ans, est depuis juillet 2022 président du groupe. Il avait l’âge du bac quand l’entreprise a été créée. Il l’intègre dans la foulée, en parallèle d’un BTS force de vente en alternance. Puis inscrit à l’École nationale des cadres du travail temporaire. 

« J’étais dans la partie dès le départ, passant autant de temps au siège que dans les agences. J’ai connu la première agence, les premiers clients, les premières réussites, les premiers emmerdements », résume celui que les collaborateurs appellent Roland, pour le distinguer de son père, Monsieur Gomez. 

La bonne santé de PROMAN en atteste : « nous n’avons aucun secret », jure-t-il, « nos armes sont l’ambition et l’énergie d’une direction 100% familiale, notre passion pour notre métier, et un positionnement atypique, au plus près du terrain, qui fidélise nos équipes. » 

Il est aussi question de fierté. Outre une croissance exemplaire, celle de jouer un rôle social en aidant ceux qui n’en ont pas à trouver un emploi ou en accompagnant ceux qui veulent en changer.

Le duo Gomez en sourit : travailler en famille n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Mais en termes d’agilité, c’est imparable, avec des conseils d’administration qui peuvent s’improviser dans la cuisine ou s’inviter au déjeuner dominical. « Longtemps mon père a porté deux casquettes, celle de père et celle de donneur d’ordres, raconte le nouveau président. Ce n’est pas toujours simple, mais la confiance et le respect nous soudent. On crève les abcès, on parle, il n’y a pas de demi-mesure. » Son père confirme : « Ça pollue parfois un peu la famille, ça peut faire mal. Puis, on s’explique car nous avons toujours partagé la même envie de réussir ensemble. Et à deux ou trois cerveaux, on a une vision plus large ! »

Au fil des années, responsabilités et rôles ont évolué. Le relais a été passé en douceur, « en vertu de compétences indéniables et non d’une filiation », insiste le patriarche de PROMAN. Et ne lui parlez pas de retraite, il reste à pied d’œuvre dans l’entreprise, un œil sur l’activité mondiale du travail temporaire, l’autre sur des collaborateurs qu’il côtoie parfois de très longue date. Encore jeunes, trois petits-fils (dont un Roland) pourraient un jour prendre leur place dans cette success story.

Nathania Cahen