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Déclic

Olivier de Vergnette, CLFOPS, au service des autres

D’abord parachutiste et légionnaire, Olivier de Vergnette a ensuite repris ses études pour devenir infirmier militaire. © Agathe Perrier 

Olivier de Vergnette se lance tout juste dans l’entrepreneuriat après une carrière d’infirmier militaire. Ex-formateur pour le personnel hospitalier envoyé en opérations extérieures, c’est désormais à destination du monde civil qu’il s’adresse, avec l’envie de transmettre son savoir et de se rendre utile.

Si certains ont l’envie de créer leur entreprise très jeune, tel n’a pas été le cas d’Olivier de Vergnette. C’est seulement en 2023, à l’âge de 52 ans, qu’il vient de se lancer dans le grand bain de l’aventure en solo. En s’appuyant sur tout le bagage accumulé pendant plus de trois décennies de carrière en tant que parachutiste, légionnaire puis infirmier militaire. « J’ai passé les 12 dernières années à former le personnel hospitalier partant en missions extérieures. Dont six à élaborer un programme de formation, ciblé particulièrement sur l’aspect mental. Ça a permis à beaucoup de personnes de bien vivre des situations qui les auraient traumatisées ou laissées en état de stress post-traumatique », explique-t-il. Un travail de transmission et de relations humaines qui l’a nourri au fil des années. « Quand j’ai su qu’au niveau civil, dans les ambassades par exemple, le personnel est envoyé dans des zones sensibles sans formation au préalable, j’ai commencé à adapter mon programme à leur destination », rembobine-t-il. Il crée alors son entreprise CLFOPS, pleinement opérationnelle depuis février dernier. « Je propose des formations sur-mesure et basées sur la pratique pour que les personnes sachent gérer leur stress en situation d’urgence. De par ce que j’ai vécu, je veux leur transmettre ces petites clés et les tatouer dans leur inconscient afin qu’elles ne se retrouvent pas démunies le moment venu ». Il en est à la fois dirigeant, commercial, petite main… : un chef d’entreprise multicasquettes en somme, passage souvent obligatoire lorsque l’on démarre.

L’entrepreneuriat dans l’âme 

Le militaire aurait bien sûr pu choisir une voie différence que celle de l’entrepreneuriat pour sa reconversion professionnelle. Mais son goût pour le challenge l’a poussé vers celle-ci. Son besoin d’indépendance sûrement aussi. « C’est une aventure qui regroupe ce qui m’intéresse le plus : la passion, l’humain et la santé », confie-t-il. Monter ce projet lui a en plus été bénéfique d’un point de vue personnel puisqu’il l’a grandement aidé à se reconstruire. Blessé psychologiquement par ses années de terrain, notamment en Afghanistan, c’est grâce au travail qu’il a réussi à se sortir de ce long chemin de croix qu’est l’état de stress post-traumatique, qui affecte nombre d’anciens militaires. D’autres projets tourbillonnent d’ailleurs dans sa tête pour le futur. « Ce que je rêverais de faire, c’est de la conciergerie à l’étranger pour permettre aux gens d’être dans une bulle de travail », glisse-t-il. Entrepreneur sur le tard, mais entrepreneur dans l’âme.

Agathe Perrier