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Marie Bagnoli : « Les commerçants ont été sacrifiés »

Marie Bagnoli, vice-présidente de l'Upe 13, en charge du commerce, de la dynamisation des centres-villes et de l’offre de services aux adhérents. © DR

Étrange spectacle de désolation dans le centre-ville de Marseille, en plein cœur de l’été 2023.  De nombreux commerces sont fermés, barricadés de palissades en bois comme si une tornade s’était abattue quelques jours plus tôt au cœur de la cité.

Jamais les commerçants du centre-ville de Marseille n’avaient été confrontés un fléau d’une telle ampleur, un raz-de-marée de haine, de vandalisme et de pillage de leurs boutiques par des bandes organisées de pilleurs les 29 et 30 juin 2023.

Des boutiques The Kooples, Sephora, Richelieu, Armenak, Royal Navy, Gérard Darel et tant d’autres il ne reste plus rien… « Ils ont été saccagés et vidés, stock compris. Même les cintres avaient disparu. Les plus gros dégâts portent sur les magasins de marque avec des produits qui se revendent bien sur les réseaux sociaux. Le saccage du vendredi s’est produit en raison du manque de réaction des autorités la veille. Les manifestants se sont aperçus que leurs actes ne portaient à conséquence et ils ont recommencé de plus belle le lendemain. Nous avons vécu une nuit d’horreur, le centre étant devenu une zone de non droit. Les commerçants ont été sacrifiés dans une situation à haut risque. Nous avons subi une casse colossale. 10 magasins saccagés le jeudi et 300 le lendemain entre Estrangin Castellane à la rue de la République en passant par les rues Paradis et Saint-Ferréol. Les pilleurs s’en sont pris également aux boutiques de Saint-Giniez », dénonce Marie Bagnoli, gérante et fondatrice de la boutique Hope Diamond Store il y a tout juste dix ans. Vice-présidente de l'Upe 13, chargée du commerce, elle s’est aussitôt rapprochée des assureurs pour la prise en compte des vols sur la totalité des stocks et des pertes d’exploitation. 

Nathalie Bureau du Colombier