Du côté de l'Upe 13

Le réseau "Femmes de l'Upe 13"

Laurence Freche : une entrepreneure pour la promotion des femmes dans l’économie

Laurence Frenche, présidente du réseau "Femmes de l'Upe 13" . © DR

Portée à la tête du réseau "Femmes de l’Upe 13", la directrice de l’entreprise familiale FLS (anciennement FRECHE LOCATION) veut plus de mandats au féminin dans les organisations.

Encore un réseau féministe ? Présidente du réseau "Femmes de l’Upe 13", Laurence Freche, membre du conseil exécutif de l’institution et directrice générale de FLS, balaye la critique : « Notre objectif est pragmatique : il s’agit moins de militer que de rassembler le plus grand nombre d’entrepreneures du territoire, pour améliorer la représentativité des femmes dans le patronat », explique-t-elle. Lancée en mars dernier, cet élan de modernisation voulu par la présidence de Philippe Korcia décline une démarche engagée en 2019 par le Medef, pour féminiser ses instances et donner plus de visibilité à leurs adhérentes. Il y avait urgence.

À cette date, le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes notait que 83 % du conseil exécutif syndical portait la culotte, créant de fait un déséquilibre de point de vue dans la définition de politique générale de l’organisation. La réaction du Medef ne s’est pas fait attendre : « Elle infuse même rapidement », note Laurence Freche. Passée la crise sanitaire, la vigneronne Mireille Kennel, lançait la déclinaison régionale Sud du réseau Femmes du Medef à l’occasion du Rassemblement des Entreprises de France (LaREF). L’Upe 13 en est une des premières déclinaisons très locales.

Photo de groupe du réseau "Femmes de l'Upe 13". © Upe 13

Et son succès est au rendez-vous : en mars à thecamp, son lancement a réuni près de 150 femmes cheffes d’entreprises qui ont partagé sur les vertus de la mixité dans la gouvernance des sociétés. Laurence Freche en connaît les atouts : depuis 15 ans, elle dirige avec son frère l’entreprise familiale de location de matériel de chantier créée par son grand-père : « Pour moi le back-office, pour lui l’opérationnel. Dans ce milieu machiste, cette complémentarité paye », juge-t-elle, résultats à la clé : l’entreprise réalise 45 millions d’euros de chiffre d’affaires avec 230 employés. « Il y a fort à faire pour distiller de meilleures bases de mixité dans les entreprises, car il s’agit à la fois d’insuffler un nouvel état d’esprit dans la société et de lutter contre le syndrome de l’imposteur qui touche encore de nombreuses femmes », projette Laurence Freche.

L’entrepreneure s’est fixé plusieurs objectifs : fédérer les adhérentes de l’Upe 13, voire d’autres réseaux économiques, autour de sessions de networking, de partage d’expérience et de modèles économiques, promouvoir et accompagner les femmes désireuses de prendre des fonctions et mandats dans les instances de gouvernance (prud’homme, tribunal de commerce…), les mobiliser enfin autour de projets sociétaux. Une première série d’actions doit être organisée autour des Jeux Olympiques et Paralympiques, notamment pour aider les athlètes au féminin à préparer leur reconversion future.

Coaching, visite d’entreprises, conférences et formations sont au programme. Elle espère attirer ainsi près de 300 cheffes d’entreprises du territoire, désireuses d’imprimer à la société leur façon de voir le monde, avec une touche plus bienveillante, moins belliqueuse mais pas moins ambitieuse.

Paul Molga