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ATMOS Étanchéité relève le défi de la rénovation énergétique

Cyril Sauvat, président de ATMOS Étanchéité. © DR

Cette entreprise aixoise, créée en 2010, intervient dans la région Sud pour des travaux d'étanchéité : terrasses et toitures terrasses. Interview de Cyril Sauvat, le président-fondateur, par ailleurs président de la FBTP 13 (Fédération des Bâtiments et des Travaux Publics des Bouches-du-Rhône).

La France doit rénover tous les logements et bâtiments tertiaires d’ici 2050, êtes-vous en première ligne ?

« Oui. Car notre cœur de métier c’est l’étanchéité à l’eau, mais aussi l’isolation thermique afin que le bâtiment résiste à la chaleur l’été, la conserve l’hiver et gère aussi les variations de température dans une même journée. Nous proposons à nos clients des isolants performants, par l’extérieur, qui possèdent une résistance thermique très élevée. Bien supérieure à ce que nous offrions encore il y a cinq ans. Nous sommes aussi en capacité de mettre en place des isolants biosourcés très performants, comme la laine de bois. Elle a peut-être moins de résistance par rapport aux isolants en polyuréthane, mais influe sur le déphasage : par exemple, quand la toiture chauffe la journée, elle ne rayonne pas la nuit - cas fréquent dans le bâti des années 1980. »

Le bâtiment connaît un problème de recrutement, comment le gérez-vous ? 

« C’est effectivement un sujet. Dans notre entreprise qui compte une douzaine d’opérateurs, nous avons la chance d’avoir une main d'œuvre stable. Cette stabilité a deux raisons principales : nous formons régulièrement nos opérateurs et leur donnons des possibilités de carrières. Dans le bâtiment, on peut devenir chef de chantier, conducteur de travaux ou devenir leur propre patron. Nous sommes le secteur où l’ascenseur social fonctionne à plein régime. En outre, nos chantiers sont valorisants car ils sont à chaque fois différents et intellectuels - c’est-à-dire qu’ils présentent des complexités : problématique d’orientation, de résistance au vent, etc. Il n’est pas de chantier dont ils ne repartent pas la tête haute. »

Le salaire ?

« Notre spécificité est de payer plutôt mieux que dans d’autres métiers, mais il ne fait pas tout. Il faut surtout du sens : chaque projet chez nous est un enjeu et a de la saveur. Nous avons la chance de conduire des projets emblématiques, comme le Pavillon de Photographie de Renzo Piano au Château Lacoste, et aussi des projets individuels avec une recherche architecturale ou engagée. Nous avons travaillé par exemple pour des maisons en paille et/ou terre pour lesquelles nous avons eu en charge l’étanchéité des parties enterrées. Nous mettons en outre à disposition de nos opérateurs un matériel de qualité qui leur offre sécurité et santé physique. Par exemple, nos chalumeaux ne sont plus en acier, mais en titane. C’est tout bête, ça coûte plus cher, mais le poids est considérablement allégé. »

Avez-vous un management innovant de votre personnel ?

« Pas innovant, mais différenciant : j’attache beaucoup d’importance à la relation humaine dans l’entreprise. Tous les matins, à 6 heures, je bois le café avec mes équipes. Ce rendez-vous est fondateur. Ce moment permet de débriefer la veille et de faire des ajustements pour la journée qui arrive. On prend des nouvelles de chacun, de la femme, de la fille. On fait du lien, ce n’est que du bons sens, mais c’est un moment fort. » 

Marie Le Marois