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Déclic

Le festival Jardin Sonore réveille Vitrolles

Alexandre Langlais, directeur du festival Jardin Sonore de Vitrolles. ©DR

Depuis 2018, Jardin Sonore a déjà accueilli des stars comme Sting, Toto ou IAM. Le festival repose sur une vraie collaboration avec la mairie de Vitrolles.

L’idée de pourvoir cette commune du pourtour de l’étang de Berre d’un rendez-vous artistique et festif récurrent incombe à Alexandre Langlais. Cet Arlésien évolue dans le milieu des concerts et des festivals depuis de nombreuses années, programmant divers événements dans la région avec sa société Village 42. Pourquoi Vitrolles ? À la suite de deux constats. D’abord, qu’il n’y existait pas de festival de musiques actuelles à proprement parler. Ensuite, que la ville dispose d’un site magnifique avec son Domaine de Fontblanche. Un festival est une solution idéale pour combler le vide culturel constaté, redorer le blason de la commune et animer une cité un peu endormie. « Et puis j’adore le challenge », glisse cet entrepreneur dans l’âme.

Alexandre Langlais soumet donc son projet au maire et à son entourage : un rendez-vous festif dans un lieu qui n’attend que ça. La feuille de roule présente un festival à taille humaine, 7 000 personnes maximum, à même de tisser des liens avec la population, mais aussi avec l’entrepreneuriat local. Un festival qui puiserait dans les ressources du territoire pour l’approvisionnement, la technique, la sécurité.

La démonstration, impeccable, convainc le maire de Vitrolles, Loïc Gachon. C’est ainsi qu’en 2018, le rideau se lève sur une première édition. La formule qui s’étale sur deux jours (une payante, une offerte) attire 1 300 spectateurs.

« C’était satisfaisant sans constituer pour autant un gage pour l’avenir, commente Alexandre Langlais. Car pour installer un festival dans le paysage culturel et espérer sa rentabilité économique, il faut bien compter 6 ou 7 ans. » Et pas de Covid.

En juillet 2023, la 5e édition a eu lieu (et non 6e en raison d’une année blanche en 2020) autour d’une belle programmation : 30 concerts répartis sur trois jours et de belles têtes d’affiche avec Ben Harper, Soprano, ou Shaka Ponk. Côté humain, environ 16 000 festivaliers (venus du département mais aussi de Montpellier, Toulon ou Nîmes) et quelque 250 employés ou bénévoles à pied d’œuvre.

C’est l’occasion de faire un point sur l’évolution de Jardin Sonore. En matière de finances, le festival, d’un budget de 1,7 million d’euros, n’est pas encore à l’équilibre et peine à fidéliser des appuis durables. Hormis la ville de Vitrolles, son plus gros financeur, qui met en œuvre l’accueil sur site, la technique et engage les services de la ville sur l’événement « Les entreprises se montrent encore trop frileuses pour engager des partenariats. Elles ont du mal à envisager comment fonctionne une manifestation culturelle et ce qu’elles pourraient en tirer comme avantages vis-à-vis de leurs équipes comme de leurs clients », déplore Alexandre Langlais. Et de conclure : « Il nous faut mettre en place une vraie stratégie à ce niveau. » De fait, moins d’une poignée d’entreprises partenaires ont contribué cette année, dont la société Axxo, via du merchandising et des produits dérivés.

En revanche, Jardin Sonore a su se faire un nom et s’inscrire en bonne place parmi les festivals de la région. Un atout de poids !

Nathania Cahen