24H avec...
Vincent Gaymard, hôtelier vitaminé
Descendant de la famille Pagnol par sa mère, ce natif de la Drôme se définit comme profondément provençal. Mais s’il lui arrive de manier les boules de pétanque, il fait rayonner l’art de vivre en Provence par ses multiples mandats en lien avec le tourisme et le réceptif.
Son métier est éminemment fantasmatique : Vincent Gaymard est directeur général d’un hôtel de luxe, le Sofitel Marseille Vieux Port, et également DG du Novotel attenant.
Au cœur du bouillonnement économique, politique et médiatique de la cité, il côtoie de près des stars, dont il connait les goûts et les petites habitudes. Il a pour mission de les chouchouter avec une expérience « cousue main », alliant émotion, d'élégance et excellence.
Ce qui caractérise ses journées, débutées vers 8h30 ? Des temps forts, et une sacrée dose d’agilité, avec un agenda qui évolue en temps réel au fil des heures : « Je ne sais pas ce qui va se passer ! », commente Vincent Gaymard, tout sourire. First step : effectuer tour de l’hôtel pour saluer les collaborateurs. Le dirigeant tient à cette proximité, symbolique et managériale. « Je lis dans leur regard quand ça va ; quand ça ne va pas aussi », explique-t-il. Ce tour de l’hôtel s’inscrit dans le principe « d’observaction », observer pour agir, en scrutant chaque détail : un bouton de veste tombé au sol dans la salle de restaurant, un collaborateur vêtu d’un accessoire inapproprié…
À 10 heures, premier temps fort : un codir réunissant une douzaine de personnes pour une relecture des événements de la veille, et la préparation des événements du jour, notamment l’accueil des Top VIP. Chaque jour - ou plutôt chaque nuit, 2 à 10 personnalités de premier plan séjournent au Sofitel Marseille Vieux Port. L’imprévu fait partie du quotidien : coupure d’électricité, dîner VIP à organiser en last minute. En parallèle des dossiers de fond à gérer, comme l’engagement RSE et les évènements liés aux JO.
Quand vient midi, et qu’on est directeur d’un hôtel de luxe, le déjeuner n’est pas une pause mais une occasion de partager un savoir-faire gastronomique (supervisé par un nouveau chef exécutif, Sylvain Touati). Sinon, Vincent Gaymard file à l’extérieur exercer l’un de ses nombreux mandats : vice-président de l’UMIH 13, vice-pdt de Provence Côte d’Azur Tourisme, membre du conseil de direction de Région Sud Investissement…
L’après-midi est organisé en format réunion : « Les collaborateurs ont besoin de temps d’écoute, parfois sur des éléments liés à leur vie privée. Nous avons peu de turn over. Ce qui fait la différence ici, au-delà de la vue panoramique sur Marseille, ce sont nos collaborateurs. Pour reprendre la phrase de Jean Bodin, souvent citée par Gérard Pélisson, le fondateur du groupe Accor : « Il n’est de richesses que d’hommes. »
Nouveau temps fort aux alentours de 17 heures, quand le directeur général rejoint le lobby, pour les arrivées des clients et l’accueil des VIP. Il part ensuite représenter les hôtels lors de soirées pro : « Je me suis astreint à ne pas dépasser trois quatre soirs par semaine », explique-t-il, question d’équilibre avec la vie familiale. Durant la journée, son téléphone aura sonné « 300 fois, même le week-end ».
« Je suis comme un super agent de resa, un concierge de luxe », plaisante-t-il. « On me contacte en direct pour trouver une chambre quand l’hôtel est complet, bénéficier d’un emplacement particulier au restaurant… » Ses contacts savent aussi qu’il est un facilitateur, extrêmement plus efficace que tous les Linkedin du monde pour mettre en relation et connecter les énergies : « C’est un générateur de business pour ses clients », souffle-t-on à son sujet.
Plongé à 100% dans l’effervescence marseillaise, Vincent Gaymard a pourtant besoin de prendre de la distance pour ses moments off : il a préféré habiter à Aix-en-Provence.
Amandine Place