Tête d'affiche
Yann Coléou : président d’Almaviva Santé et homme de challenges
À la tête du 4e groupe privé de santé de l’hexagone, dont le siège se trouve à Aix-en-Provence, ce Breton a jalonné de défis un parcours professionnel des plus complets. Tous ont été relevés !
Sa carrière professionnelle démarre avec un bref passage comme ingénieur commercial chez IBM. Mais rapidement, dès 1984, il devient responsable développement pour la Sodexo (le géant de la restauration collective dont le nom s’écrivait encore Sodexho). Développement, un mot-clé dans sa carrière. Il gravit rapidement les échelons, responsable de la direction commerciale à 27 ans, puis directeur général de la filiale Sodexo Santé avant de prendre le titre de PDG France et patron de la filière santé à l’international : « J’ai adoré cette entreprise, rembobine Yann Coléou. J’ai beaucoup appris aux différents postes, et notamment en matière de santé, secteur que je ne connaissais pas, mais qui m’a toujours intéressé. » Une période durant laquelle les défis seront notamment le développement de filiales à l’étranger. « Cela me plaît de faire grandir les gens, les équipes. D’inscrire des projets dans la pérennité. L’Inde par exemple va alors passer de quelques centaines à plus de 30 000 salariés. »
La restauration, la santé, la propreté, les sushis…
Le défi suivant ? « Me prouver que je peux redresser une société qui val mal ! », raconte l’homme d’affaires. Ce sera ISS France (une société versée notamment dans le nettoyage et récemment reprise par Onet). « J’ai géré la pénurie, monté le chiffre d’affaires à 1,5 milliard d’euros et les effectifs à 40 000 salariés. »
Dans la foulée, il s’attaque au challenge de développer un groupe coté en bourse, Korian, spécialiste des maisons de retraite. Le chiffre d’affaires va être multiplié par trois, et les actions grimper de 12 à 40 euros.
« Après toutes ces années dans de très grosses entreprises, j’ai annoncé annoncé à ma femme que nous allions nous lancer dans le business des sushis. » Avec un fonds d’investissement américain, Yann Coléou reprend l’activité d’un fabriquant qui travaille avec des kiosques en place dans des moyennes et grandes surfaces. « Ça a très bien marché, nous avons étendu l’activité, essentiellement française, à presque toute l’Europe, les USA, et même la Chine. Le chiffre d’affaires a été multiplié par 6 en trois ans pour atteindre plus de 300 millions d’euros. »
Pour Almaviva, hyperspécialiser les cliniques pour dessiner des parcours de soins
Trois ans plus tard, en 2019, Yann Coléou est recruté par Almaviva. Ce groupe de santé privé, très présent dans la région Sud (et Ile de France dans une moindre mesure), est né à Marseille où il a démarré avec la clinique Chantecler. Il est fort désormais de 41 établissements (le dernier entré étant la Polyclinique des Alpes, à Gap), quelque 4300 salariés et 2000 médecins. Le défi ? « Il s’agit de spécialiser, voire hyperspécialiser les cliniques et mailler le territoire afin de créer des parcours de soins complets. Offrir aux patients le meilleur service et les meilleurs équipements. »
Un ensemble qu’il travaille à développer et étoffer « car, c’est pour moi une vraie conviction, pour qu’un groupe se porte bien il faut qu’il soit perpétuellement en croissance. C’était aussi un des enseignements de Pierre Bellon (qui avait fondé la Sodexo en 1966- NDLR). »
Côté RSE, au sein d’Almaviva c’est, là encore, un vrai sujet. Qu’il s’agisse de réduire la consommation d’énergie (-8% en 2023), les déchets (-27%) et d’œuvrer pour que les salariés « soient bien au travail ». Le président d’Almaviva poursuit : « Mon job est passionnant, gratifiant dès lors qu’il est question de guérir des malades. Très complexe aussi car notre activité de service se trouve au croisement de différentes problématiques : la Sécurité sociale, des budgets contraints, la vraie vie des gens… »
Ce sera le dernier poste « opérationnel » de ce jeune sexagénaire qui pratique par ailleurs course à pied, VTT et tir sportif. À quel autre défi s’attaquera-t-il ensuite ? « J’ai plein d’idées, sourit Yann Coléou. Tant que j’ai la santé… »
Nathania Cahen