Embarquement vers...
Jacques Bourgninaud a séduit la planète box avec les logiciels universels de Wyplay
L’entrepreneur joue dans la même cour que Google, grâce à une technologie de gestion de décodeurs reconnue comme une des plus performantes du secteur.
Difficile d’attraper Jacques Bourguignon. Il revient du Mexique, repart pour l’Inde, prépare un salon à Amsterdam en septembre et une visite à un nouveau client aux antipodes. C’est que la technologie open source qu’a choisi sa société Wyplay, pour concevoir ses logiciels de gestion de box de décodage est suffisamment universelle pour plaire au plus grand nombre : en quinze ans, cette société qui a ses quartiers à Allauch, s’est imposée parmi les trois leaders mondiaux, aux côtés de Google (Android) et Comecast (RDK).
Canal+ (5 millions d’abonnés directs) et SFR (2 millions d’abonnés) sont ses principaux clients, mais l’entreprise créée par Jacques Bourgninaud avec 11 anciens salariés de la pme aubagnaise Neotio, compte près de 80% de ses clients à l’étranger : Telefonica au Brésil, en Espagne, au Chili, Pérou et Colombie, Sky en Nouvelle Zélande, Vodafone en Italie, Proximus en Belgique, AT&T Directv en Amérique Latine…
Pour livrer les interfaces graphiques intuitives au style épuré qui signent son savoir-faire, Wyplay emploie près de 120 ingénieurs (sur 160 personnes) basés à Allauch et en Tunisie et a levé pour son démarrage près de 28 millions d’euros. Outre la conception de logiciels, l’entreprise réalise leur « maintenance évolutive » pour étendre la durée de vie des box qui coûtent une fortune aux opérateurs. Canal+ a ainsi récemment mis à jour la génération 11.
L’autre tendance est, elle aussi liée aux usages : permettre de visionner son émission « everywhere anywhere », du poste de télévision à la tablette, en direct ou en différé, avec des algorithmes puissants qui adaptent les programmes à chaque profil du foyer.
Les équipes de Wyplay travaillent également sur les solutions d’avenir pour conserver l’intérêt des box de décodage payantes face à la montée d’autres technologies plus ouvertes. Elles élaborent par exemple un logiciel de gestion de plateforme de distribution vidéo adossées à la blockchain - « Community » - pour permettre aux opérateurs de créer des NFT de contenus, c’est-à-dire dotés de numéros de série inviolables, les rendant disponibles à des ventes ou locations décentralisées.
« Les box payantes ont encore de beaux jours devant elles », est persuadé Jacques Bourgninaud. Pas moins de 400 opérateurs les commercialisent dans le monde pour un total 1 milliard d’unités. DishTV en Inde compte par exemple à elle seule plus de 40 millions d’abonnés.
Wyplay lorgne aussi sur le continent africain en plein développement. Elle cible 20% du marché mondial, soit huit fois son portefeuille actuel. Son chiffre d’affaires s’établit aujourd’hui à 12 millions d’euros.
Paul Molga