Tête d’affiche

Cette entreprise est l’unique promoteur immobilier français à pouvoir se targuer de la certification B-Corp, gage d’une activité qui profite à l’intérêt public.

Installée à Aix-en-Provence, l'entreprise Redman compte à son actif plusieurs projets structurants sur tout le territoire : de la Station F à Thecamp. Sa raison d’être : contribuer à la construction d’une ville à la fois bas carbone et inclusive. Impact social et environnemental, RSE, entreprise à mission…  Des préoccupations aujourd’hui dans l’air du temps, que Redman a depuis longtemps mises en pratique, sans forcément les nommer.

Tout commence en 2007. Avec son associé, issu comme lui du groupe Duval où il a travaillé pendant sept ans, Nicolas Ponson, président de Redman, a envie d’entreprendre. Sauf que la période n’est pas la plus paisible. Depuis l’autre côté de l’Atlantique, la crise des subprimes a déferlé sur l’économie mondiale, touchant en premier lieu le marché de l’immobilier. Par ailleurs, les deux hommes ont peu de moyens. « On avait 100 000 euros. Dans l’immobilier, 100 000 euros ce n’est rien du tout. ».

Qu’à cela ne tienne. La société qu’ils fondent alors, Redman, fait de cet - a priori - faiblesse un critère de différenciation. Nicolas Ponson explique : « Nous ne pouvions pas acheter de terrains pour des projets à rentabilité rapide. Alors nous nous sommes positionnés sur des projets complexes - complexité d’usages, juridique, financière -, sur lesquels les autres ne voulaient pas aller, au profit de projets plus rapides et portant sur de plus gros volumes. »

Grâce à cette démarcation, l’entreprise crée de la valeur, lève des fonds, et prend en charge des projets emblématiques tels que la Station F, célèbre incubateur de Xavier Niel ou encore thecamp. Dans le même temps, l’équipe se renforce. Passant de deux à une quarantaine de personnes en dix ans.

Poser des mots sur les valeurs 

Tout au long de sa croissance, Redman porte des valeurs qu’elle ne formalise pas. Mais qui constituent son ADN. Elle s’en rend compte, et, dans un souci de clarté à une époque où l’impact des entreprises prend tout son sens, elle décide de poser des mots sur ces valeurs, qu’elle regroupe tout d’abord autour de deux axes : le social et le développement durable. « Par exemple, nous ne construisons pas de bâtiments qui n’aient pas la certification BBC (bâtiment basse consommation), ni qui soient à plus de 300 mètres des transports en commun. »

Au fil des évolutions sociétales et des réglementations, Redman parvient à définir précisément sa raison d’être : « Un promoteur engagé pour une ville bas carbone et inclusive. » Puis, son engagement est reconnu par plusieurs labels, en premier desquels la certification B-Corp, obtenue en 2020, qui consacre les entreprises œuvrant dans l’intérêt général.

Donnant ainsi une forme concrète à ses engagements, elle veut aller plus loin et fonde en 2022 Essentiel, une foncière destinée à accompagner des projets porteurs de sens pour la société, mais dont la rentabilité ne pourra s’obtenir qu’à moyen terme. À l’image de l’incubateur Le Phare à Marseille, qui doit favoriser l’émergence de projets à fort impact.

Maeva Gardet-Pizzo