Le déclic
Fabien Gilot : le médaillé d’or olympique devenu champion de l’assurance
Le multiple vainqueur de natation gère désormais le risque pour le compte d’entreprises de renoms. Les mêmes valeurs que le sport ont conduit sa reconversion.
Le multiple-médaillé d’or et d’argent Fabien Gilot en a fini avec les bassins, mais il n’a pas raccroché l’esprit d’entreprise qui a prévalu au succès de la génération de nageurs Made in Marseille. « L’entreprise et le sport ont une intimité partagée : la précision, l’esprit d’équipe, la persévérance et la soif de gagner », explique-t-il. À 32, ans, un record en haute compétition, ce gaillard de presque deux mètres a entamé une nouvelle carrière professionnelle dans… les assurances.
Costume soigné, cravate, belle montre et chaussures élégantes, il conduit désormais ses pas dans ceux des grands groupes : à la tête de l’agence JDG Assurances (JD comme Julien Delalande, son associé), il conseille en protection sociale et IARD (Responsabilité Civile, dommages, flotte d’entreprise…) des marques comme Airbus, Andros, Constructa, Colis Privé et l’éditeur Michel Lafon. « Je me suis servi de la natation pour accéder à autre chose », explique-t-il.
Né en avril 1984, ce passionné de psychologie humaine a découvert le milieu économique au summum de son succès sportif en donnant des conférences pour motiver les cadres et membres de directions d'entreprises prestigieuses comme Dalkia, EDF ou Eiffage. Il n’a alors que 24 ans et distille des conseils éclairés pour vanter les valeurs de partage, de travail et d’humilité en entreprise. Mais c’est avant que s’est forgée sa carrière de leader quand il rencontre l'entraîneur Romain Barnier. Ensemble, ils élaborent un nouveau mode de travail qui propulse la natation française.
L’esprit d’équipe est au centre mais il parvient à valoriser les talents individuels : Florent Manaudou, Frédérick Bousquet, Camille Lacourt… « Les muscles ne suffisent pas dans une compétition olympique. Il faut un investissement cérébral hors norme pour travailler les talents et les confronter aux failles de nos adversaires », explique le capitaine d’équipe. A force de répétitions, ils s’y sont formés. « En côtoyant les entrepreneurs, j’ai compris que nous avions les mêmes ressorts, mais sans l'entraînement mental nécessaire ». Créer son entreprise a été l’occasion d’exploiter cette brèche.
À maintenant 37 ans, l’entrepreneur reproduit le modèle qui a fait son succès. Sa société a encaissé l’an passé 42 millions d’euros de primes générant une commission de 2 millions d’euros faisant passer JDB Assurances, créée à l’été 2017, de 2 à 30 salariés actuellement. Le patron forge désormais son avenir dans la conjugaison de son expertise technique des rouages assuranciels et de son savoir dans la gestion du stress et de la préparation aux épreuves. « Comme le sport, l’assurance est une question de challenge. Il faut savoir prévoir, anticiper, garder son sang-froid, analyser et décider dans des temps très courts ».
Il en a fait son nouveau mantra : prévoir, pour mieux garantir le succès.
Paul Molga