Histoires de...

Le déclic

Jordane Assouline, la « fille de » qui s’est fait son propre nom

Jordane Assouline, fondatrice de Cacatoès © DR

La marque Cacatoès a déboulé sur le marché français en 2016. Aux commandes, Jordane Assouline, pétillante Marseillaise de seulement 38 ans qui a « tout fait très jeune ».   

Si son patronyme est connu dans la mode – sa famille est à l’origine de l’enseigne H.Landers – la jeune femme a réussi à se faire son nom grâce à deux choses : ses idées et son travail.

C’est à elle que l’on doit les sandales Cacatoès, ces chaussures aux couleurs acidulées et infinies, qui se portent aussi bien à la maison qu’au travail. Jordane Assouline les a imaginées pour répondre à un besoin, le sien – finalement commun à des milliers de personnes étant donné le succès de sa marque : des sandales en PVC, colorées, parfumées, adaptées à toutes les situations. « Je n’en trouvais nul part donc je les ai créées », explique-t-elle comme une évidence. Elle a alors 38 ans, mais déjà un sacré bagage derrière elle. Elle s’est en effet lancée à son compte à l’aube de la vingtaine, en ouvrant son premier magasin de prêt-à-porter à Marseille. Trois autres ont suivi derrière, avant de tout plaquer pour le Brésil. 

Là où la tong est reine, Jordane Assouline a développé des sandales un peu particulières, confectionnées via la technique de l’injecté. « C’est très simple : on met dans un moule la matière première, de la couleur, de l’arôme, et la chaussure ressort prête », résume-t-elle. Convaincue de la réussite de son idée, elle part à la recherche d’un fabricant. « J’ai vite appris à parler portugais pour pouvoir communiquer ! ». Dès la première année de commercialisation en France, les objectifs initiaux sont multipliés par 5 avec 26 000 paires vendues. Et la croissance l’année suivante explose les compteurs : +270% pour ses modèles aux effluves sucrées de bubble-gum. 

Les sandales Cacatoès se déclinent en 40 modèles et 200 coloris © DR

« On me présente désormais comme Jordane Assouline de Cacatoès » 

Personne dans l’entourage de Jordane Assouline n’a été surpris par ce saut dans le grand bain de l’entrepreneuriat. « Il le voyait comme la suite logique de mon parcours ». Sa plus grande fierté ? Avoir réussi à imposer son propre nom, indépendamment de celui de son père. Ce dernier est connu dans le milieu du prêt-à-porter pour avoir créé la marque H.Landers avec ses frères, à la fin des années 1970. « Ce n’est pas évident quand quelqu’un de sa famille a eu une belle réussite de se faire son nom derrière », expose-t-elle. Loin d’être impossible, preuve en est. « On me présentait avant comme la fille de mon père et désormais en tant que Jordane Assouline de Cacatoès ». Un paternel chez qui elle a fait ses armes, aujourd’hui fier de la réussite de sa fille. 

 Et il y a de quoi. D’un modèle unique décliné en 12 couleurs, la marque en propose 40 dans 200 teintes. Des sandales, toujours, et bientôt aussi des baskets montantes et des bottines. Et même des sacs et des pochettes. Les idées débordent, mais Jordane Assouline, d’un tempérament réfléchi, les canalisent. « On est seulement au début de l’aventure », glisse-t-elle dans un sourire. Ce qui laisse présager de belles surprises.

Agathe Perrier

Après les sandales, Cacatoès se lance dans les sacs et pochettes, toujours en PVC © DR