Trio
« Travailler en famille permet d’avancer plus vite »
La Fermière est une jolie entreprise engagée. Ses yaourts, onctueux et gourmands, sont fabriqués à Aubagne avec du lait des Alpes, sans conservateur ni additif. Et elle est dirigée par un trio père-filles, efficace et joyeux : Laura, Tina et Jean-Jacques Tarpinian.
Il se dégage du trio un immense plaisir de travailler ensemble. Connivence et respect transpirent dans leur manière de se regarder et de s’écouter. Pas de verticalité : chacun a bien sa place. Tina gère le site français, Jean-Jacques l’américain et Tina, le marketing/communication. Les deux femmes pétillantes ont rejoint l’entreprise par choix et passion, à quelques années d’intervalle, à 29 et 30 ans. Après avoir fait leurs armes ailleurs, chacune dans son domaine. Droit et business pour Laura, graphisme pour Tina.
L’aventure a commencé en 2002 lorsque Jean-Jacques Tarpinian a posé sur la table de la cuisine les yaourts La Fermière. « Au départ, il ne nous a rien dit, juste de goûter », se souvient la cadette de 34 ans. Le chef d’entreprise, alors négociant en produits alimentaires, leur a annoncé qu’il avait racheté la marque de ses yaourts favoris. Depuis, la PME créée en 1952 n’a fait que croître, avec deux moment forts : le rachat de la laiterie de Gap en 2015. Et la création d’un site de production aux USA en 2019 où elle a conquis le marché avec les mêmes recettes de yaourts et pots iconiques.
Pas de tabou
Ce fort développement est le fruit d’une collaboration familiale réussie. Ils partagent toutes les décisions, « même compliquées », raconte la directrice adjointe. « Les problèmes, les doutes, les projets », ajoute son père. Autre force : les avis contraires ont libre-cours. D’ailleurs, ils sont rarement d’accord tout de suite, sur les choix économiques par exemple. Et la discussion peut être houleuse. Chez les Tarpinian, on ne prend « pas de gants » pour se dire les choses, « rien n’est tabou » et « le conflit ne fait pas peur ». Ce n’est pas facile tous les jours, « mais on est dans l’échange, il n’y a jamais de points de blocage, on avance », se réjouit le PDG de 61 ans. Il souligne par ailleurs leur complémentarité.
Ses filles lui apportent un regard neuf avec leur vision différente et lui, son expérience. « Mais ton point fort, c’est aussi que tu oses, tu n’as pas peur », rétorque Tina. C’est avec cette puissance familiale qu’ils attaquent désormais deux axes : le développement des USA et l’implantation d’une usine de fabrication à Gap, pour augmenter les capacités de production et fabriquer davantage en circuit-court.
Si la famille rejaillit positivement sur l’entreprise, l’inverse est aussi vrai. Laura découvre vraiment la capacité d’implication de son père, Tina son audace. « Si bien qu’il nous embarque », confie la première. « C’est un moteur tout le temps », enchérit la seconde. Le sémillant sexagénaire, lui, évoque la ténacité, l’ambition et la volonté de s’imposer de ses filles. Celui qui aimerait que son dernier rejoigne l’aventure souligne le caractère précieux du travail en famille : « il nous offre un lien en plus. »
Mairie de Ménibus